Je dois l’avouer, je suis un vorace de dessin.
Lorsque nous sommes en bus, j’ai de petits carnets dans lesquels je dessine pratiquement sans arrêt les petites scènes fugaces qui s’offrent à moi par la fenêtre.
Cela me touche de me dire que je ne les ai vues que deux secondes dans ma vie, et qu’elles sont dans mon carnet.
La retranscription est naturellement personnelle, mais j’utilise à fond ma mémoire visuelle pour matérialiser avec justesse ces petits moments de vie.
Cela me permet aussi de travailler la technique du crayon. De la légèreté extrême à la noirceur massive …
J’utilise un porte-mine HB 0.5.
La position courbée du personnage sous cette brassée de joncs, était marquante.
J’aime retracer la position, le maintien, la démarche des personnes croisées.
Je me souviendrai toujours des grands yeux de cet enfant, assis dans l’ombre de sa terrasse dans un village de l’Assam. Nos regards se sont croisés un quart de seconde ! Mais je suis dessinateur, alors ….
Et de cet autre « gavroche » souriant.
Cela me permet aussi de temps en temps de témoigner de réalités impressionnantes, que je retranscris le plus fidèlement possible.
Le développement du pays donne à voir des scènes kafkaïennes.
Il ne fait aucun doute qu’en Inde, vous rencontrez les personnages les plus marquants. Cela dit, je pourrais en dire autant des visages mexicains ou péruviens.
Ce vieil homme, dans le grand temple Sikh de Delhi, s’assoupissait au son de la mélopée religieuse qui envahissait l’espace. Nous l’avions surnommé bêtement « le grand Schtroumpf ». Chacun ses références.
D’autres rencontres inattendues titillent mon crayon.
La miniature impose aussi une certaine épure, très formatrice.
J’ai encore des centaines de belles micro-rencontres dans mes carnets que j’ajouterai régulièrement…
…et très certainement une brassée de nouvelles, sur les routes, prochainement au Maharashtra, au Yunnan et au Rajasthan.






















