Quand nous nous retrouvons dans un lieu précis, nous avons naturellement la volonté de le représenter.
Mais j’apprécie aussi la liberté du peintre à modifier le réel.
Le dessin n’est pas la réalité. C’est une représentation, un ressenti.
À un moment donné, ce n’est plus le sujet qui est important mais le dessin ou l’aquarelle en eux même.
Je me sens donc libre, pour des questions graphiques, de déplacer certains éléments, d’en enlever … Je compose et crée ma propre image.
À l’arrivée, il y aura un dessin rendant compte d’un lieu, mais exprimé avec ma propre sensibilité.
Au petit matin, le long des Backwaters au Kerala.
Le panorama qui s’étalait devant moi était très dense et j’étais parti pour le reconstituer . À peine ais-je posé les premières teintes, qu’apparaît ce coq en contre jour. Noir !
Dans l’instant, il devient le sujet principal.
Il faut le protéger et ne plus surcharger le dessin. Je décide donc de m’arrêter là. La lumière du matin est cristalline et mon coq noir dynamise l’ensemble.
Aquarelle et crayon noir
En route vers les gorges du Yang Tsé, nous longeons les contreforts de l’Himalaya.
Nous roulons et je m’amuse à retranscrire le moment, directement à l’aquarelle.
L’image est une évocation et non la réalité géographique. Le sujet est la grandeur, le froid, la couleur, le mouvement du pinceau. Et j’en suis jubilatoirement satisfait.
Aquarelle
Carnet de voyage idyllique en Assam, une région à l’est de l’Inde.
Masques de théâtre de divinités hindoues dans un lieu de création artistique.
La représentation des masques est très précise. Mais pas leur positionnement original dans le lieu.
J’ai fait un travail de composition, car je souhaitais la prédominance de ce grand masque et que les autres viennent équilibrer l’ensemble.
Feutre pinceau Pentel
Istanbul, mosquée Süleymaniye.
Un lieu superbe que l’on peut aborder de manière très construite, rigueur, points de fuite, perspective, ou alors s’autoriser des libertés.
J’ai abordé ce dessin sous cet angle, en multipliant et superposant les vues, façon kaléidoscope.
Aquarelle et crayon lithographique
Toujours à Istanbul.
En bateau sur le Bosphore, ce tanker nous a dépassé. Impressionnant ! Impossible pour moi de ne pas le dessiner. Mais l’arrière-plan n’était pas celui-ci à ce moment. Pour compléter ma composition et situer la scène, j’ai imaginé une vue de Topkapi en arrière plan. L’intégration des architectures religieuses et du bateau est intéressante. Pas mal!
Aquarelle et crayon noir Faber Castel
Égarés la nuit, dans la jungle au karnataka, à bord d’une jeep au driver improbable, qui nous avait totalement perdus dans la réserve, nuit tombée.
Un tigre a traversé la route devant nous. Je ne l’ai pas vu !
Suivant les descriptions, j’ai imaginé et adoré reconstituer la scène éclairée par les phares du véhicule. Je suis maintenant moi-même persuadé de l’avoir vu.
Nous reparlerons du dessin de mémoire.
Aquarelle
Kerala – Inde
Vous pourriez croire à une nouvelle invention. Que nenni ! C’est une scène véritable à laquelle j’ai assisté. Ce rickshaw nous a effectivement dépassé avec cette vachette à l’intérieur. C’était trop drôle. Je l’ai traité en dessin d’humour.
L’humour doit absolument faire partie du voyage.







